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Complètement foot
13 décembre 2008

Antonetti: Un homme, un caractère

antonettiL’entraîneur Corse a toujours su tirer la quintessence de ses groupes de Bastia à Nice en passant par le Japon et St Etienne. Aussi attachant qu’agaçant, il s’affirme comme un des entraîneurs les plus doués de sa génération.

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« Allez Matt, oh Matt tu nous fais gagner ! Tu nous fais gagner, il faut avoir envie de nous faire gagner ! Tu as compris ? Il faut avoir envie ! Alors vas-y ! ». Prêté par l’OM à Nice cette année là, Matt Moussilou a encore les oreilles qui bourdonnent des propos de Fred Antonetti. On en serait à moins. Mais le coach natif de Venzolasca est ainsi fait, franc et entier. Sa méthode est basée sur le travail, le don de soi et l’abnégation. Ce sont ces maîtres mots qui lui ont permis de s’imposer pendant six années sur l’île de beauté à  Bastia (94/98 et 99/2001).

Entraîneur atypique, Antonetti ira même exercer son talent au Japon pendant une saison à Gamba Osaka. Mais son meilleur souvenir se situe du côté de St Etienne, à tel point que son cœur « saigne encore vert ». En effet l’histoire d’amour entre le Chaudron et le Corse s’est mal terminée, et pour cause. Il a pris les rênes de l’équipe Stéphanoise après le limogeage d'Alain Michel en 2001. A cette époque, les Verts étaient dans une situation sportive catastrophique en ligue2 et les finances n’étaient pas au mieux. Logique, on était dans l’après Bompard, l’affaire des faux passeports et les interdictions de recrutement. Bref, le club était au bord de l’explosion.

Antonetti débarque dans le Forez et réhabilite St Etienne avec le haut niveau. Notamment en 2003/2004 où les Stéphanois sont champions de Ligue2 et frôlent la finale de la coupe de la ligue (éliminés par Sochaux (3-2) en 1/2 finale après avoir mené 2-0 au bout de 20 minutes). Mais le retour en Ligue1 s’effectuera sans l’actuel coach de Nice. En raison de divergences notoires avec Bernard Caïazzo, il quittera son poste au profit d’Elie Baup…à qui il ne serre plus la main aujourd’hui.

Un grand club pour asseoir son statut ?

Antonetti peut se targuer de ne jamais être descendu avec les équipes qu’il a entraînées. Téméraire, hargneux et volontaire, il passe pour un « fort en gueule » au gré des vociférations qu’il adresse à ses joueurs. Souvent il agace, car il donne l’impression d’en rajouter et de cabotiner à outrance. Mais il s’insurge aussi avec raison, notamment au cours d’un Nice-Lille où Adil Rami avait littéralement « descendu » Baky Koné. Ce véritable attentat ne valu même pas au Lillois le carton rouge qui s’imposait. Il en fait parfois un peu trop, mais se montre toujours honnête. S’il réprouve les mauvais gestes d’autrui, il n’a pas son pareil pour tancer ses propres joueurs. Marama Vahiura, Florent Balmont ou Cyril Rool peuvent en témoigner.

Cependant, Antonetti transmet sa rage de vaincre à ses joueurs afin que ces derniers se transcendent. A l’image d’un Claude Puel à Lyon ou Jean-Louis Garcia à Lille, il fait partie des bons entraîneurs de la ligue1. Un coach capable de révéler plusieurs joueurs de talents comme Hugo Lloris, Baky Koné ou Honorato Ederson et favoriser leurs reventes au chiffre de 33M€.

Sera-t-il capable de se montrer toujours aussi performant si d’aventure un cador de la ligue1 (Bordeaux ? Marseille ?) venait le solliciter ? Ce serait l’occasion rêvée de gagner à la fois des titres (mis à part son titre de champion de France de Ligue2 avec les Verts, son palmarès est vierge à part deux finales de coupe de la ligue perdues en 95 avec Bastia et en 2006 avec Nice) et d’être reconnu à sa juste valeur ? Après avoir prouvé ses compétences dans des clubs aux moyens limités, le temps est peut être venu pour Antonetti d’asseoir définitivement son statut. Celui d’un des entraîneurs les plus compétitifs que le championnat de France comporte.

Christophe Caster


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