Le malaise Kezman

5 février 2009

Mateja Kezman ne devrait pas faire de vieux os à Paris. Le serbe a été pris en grippe par le public hier soir lors de l’élimination du PSG face à Bordeaux. Mécontent, l’attaquant a jeté son maillot lors de son remplacement en seconde période. Un symbole qui remet en cause son avenir dans le club de la capitale.

L’avenir de Kezman au PSG s’est considérablement assombri hier soir. D’abord parce qu’il a une nouvelle fois raté son match et vendangé une occasion d’égalisation pour les siens. Ensuite parce qu’il s’est mis le peuple parisien à dos en jetant son maillot lors de son remplacement à la 64ème minute. Conspué par le Parc des Princes, le divorce entre Paris et le serbe semble consommé.

Recruté de dernière minute cet été après l’échec des négociations avec Jimmy Briand, Mateja Kezman ne s’est pas imposé dans la capitale. Loin de son niveau supposé, l’ancien buteur du PSV Eindhoven ressemble plus à une erreur de casting qu’à une bonne affaire. Son bilan comptable ne plaide pas non plus en sa faveur. Rarement titularisé en L1 (16 matchs, 14 fois remplaçant), Kezman n’a inscrit qu’un but sur un penalty face à Nantes.

Les dirigeants parisiens ont pourtant fait preuve de patience vis-à-vis du joueur, eut égard à son CV. Mais celui que l’on surnomme « Batman » semble avoir épuisé son dernier joker hier soir. Titulaire aux côtés de Guillaume Hoareau, l’attaquant est une nouvelle fois passé au travers de son match. Brouillon techniquement et désespérément inefficace devant le but, le natif de Belgrade avait pourtant promis sur le site du PSG « vouloir exploser à Paris ». Promesse tenue après sa sortie prématurée du terrain: la chauve souris a explosé en plein vol.

Le temps où Kezman affolait les statistiques semble aujourd’hui bien loin (105 buts en 122 matchs au PSV). Après un passage mitigé à Chelsea, le joueur âgé de 29 ans n’a pas laissé non plus un souvenir impérissable aux supporters de l’Atlético Madrid et de Fenerbahçe. En perte de vitesse, l’attaquant à qui on promettait une très grande carrière semble sur le déclin, en proie au doute. Motif d’espoir pour le serbe: dans les comics, Batman s'en sort toujours à la fin.

Julien Coudrot