Didot, le métronome du Téfécé

26 mars 2009

Didot, le métronome du Téfécé

L’ex rennais a tenté un pari en quittant sa Bretagne natale pour Toulouse. Dix mois plus tard, Etienne Didot s’est imposé comme le patron du téfécé. À l’image de son club, il réalise une saison remarquable qui pourrait éventuellement lui ouvrir les portes de l’équipe de France.

Trois millions d’euros. C’est la somme dont s’est acquittée Olivier Sadran, le président toulousain, pour s’attacher les services d’Etienne Didot durant l’intersaison. Une entreprise risquée pour convaincre le natif de Paimpol de quitter sa Bretagne natale. Et pour cause, l’ex milieu rouge et noir, était l’enfant du pays, le chouchou du public du Stade de la route de Lorient et le capitaine du Stade Rennais. Victime des choix de Guy Lacombe et de l’éclosion de Fabien Lemoine, Didot dû s’incliner devant l’irrésistible ascension de son jeune équipier et plier bagage pour retrouver du temps de jeu.

Transféré à Toulouse alors que des clubs plus huppés comme Paris ou Bordeaux lorgnaient sur lui, Didot ne doit pas regretter son choix aujourd’hui. Non seulement, Toulouse est en lice en Coupe de France, mais les « pitchounes » peuvent même rêver du titre. Et ce, à la faveur de leur quatrième place au classement, à quatre points de Lyon. De plus, si les hommes d’Alain Casanova effectuent une bonne saison, c’est en partie, grâce à la rigueur de leur collectif, bonifié par la réussite de Gignac, meilleur buteur de Ligue1 avec 18 buts.

Mais réduire les performances du club de la « ville rose » au compteur-buts de son buteur serait trop simpliste. La formation Toulousaine réalise à chaque match un travail de sape, qui consiste à user l’adversaire en lui imposant un défi physique. Et ce labeur-là est orchestré par Didot. Il ratisse à en perdre haleine et harcèle le porteur du ballon. Bon tacticien et habile technicien, Didot est un milieu travailleur complet, capable de se muer en passeur (5 passes décisives en championnat). Sobre, efficace dans les duels malgré un gabarit fluet (1m75, 65 kilos), le numéro 8 des Violets compense avec son intelligence de jeu au dessus de la moyenne. Une intelligence de jeu qui pourrait convaincre Raymond Domenech, de le laisser rejoindre les deux autres toulousains de la maison bleue, Carasso et Gignac. Ce rêve bleu, Didot peut le réaliser, s’il poursuit sur sa lancée avec le téfécé.

Christophe Caster