L’Italie en plein chantier

28 juin 2009

Battue par l’Egypte, humiliée par le Brésil, la Squadra Azzura a montré ses limites au cours de cette Coupe des Confédérations. À un an de la Coupe du Monde, Marcello Lippi doit renouveler son effectif, sous peine de subir encore d’autres désillusions en Afrique du Sud l’année prochaine.

Gianluigi Buffon aurait peut être dû se taire. En déclarant que la sélection italienne pouvait « battre le Brésil et l'Espagne », le gardien de la Juve doit aujourd’hui se rendre à l’évidence. L’Italie n’est plus que l’ombre de l’équipe qui avait remporté le titre mondial en Allemagne en 2006. Pire, la sélection entraînée par Marcello Lippi est loin du niveau de l’Espagne et du Brésil, et doit absolument plancher sur les nombreuses défaillances qui ont jalonné son parcours lors de cette Coupe des Confédérations. Le premier match remporté contre les USA (3-1) n’était qu’un leurre, car les américains ont évolué pendant plus d’une heure en infériorité numérique. Les premiers signes de faiblesses décelés lors de cette première rencontre se sont manifestés face aux champions d’Afrique égyptiens. Battus 1-0 à la régulière par les équipiers de Mohamed Zidan, les italiens jouaient leur qualification pour les demi-finales face au Brésil.

De match, il n’eut qu’une démonstration du quintuple champion du monde qui plia la rencontre en l’espace de huit minutes. Un doublé de Luis Fabiano et un but de Dossena contre son camp précipitait le retour de l’Italie à la maison… et Lippi à ses chères études. Et pour cause, l’ancien coach de la Juve doit sérieusement plancher sur son effectif, s’il souhaite conserver son titre de champion du monde obtenu en 2006. Il doit en premier lieu rajeunir ses cadres et ce, dans tous les secteurs. À commencer par la défense. Le back-four victorieux en Allemagne, Zambrotta-Materrazzi-Cannavaro-Grosso, dépasse largement la moyenne de trente ans. Si Materrazzi (36 ans) semble ne plus faire partie des plans de Lippi, les trois autres sont encore présents et n’apportent plus autant de garantie que par le passé. À l’image de Cannavaro sacré ballon d’or en 2006, complètement dépassé par Donovan, Zidan et Luis Fabiano durant l’épreuve.

Un vivier inépuisable en attaque

De plus, Gianluigi Buffon, l’un des meilleurs portiers au monde (31 ans) n’est pas éternel. Et les solutions de rechange que constituent Marchetti (26 ans, Cagliari), De Sanctis (32ans, Galatasaray), Amelia (27ans, Palerme) ne sont pas à la hauteur du gardien de la Juve. En cas de blessure de Buffon, Marcello Lippi ne saurait pas à quel saint se vouer. En revanche, l’ancien entraîneur de l’Inter Milan ne devrait-il pas reconsidérer un défenseur comme Barzagli (28 ans) sacré champion d’Allemagne avec Wolfsburg ? Et ce, au vu de la gravité de la blessure d’Alessandro Nesta, vraisemblablement « perdu » pour le football. Au contraire de Brighi (28 ans, AS Roma), Pasqual (27ans, Fiorentina) et de Santon la révélation de L’Inter âgé seulement de 18 ans, représentent des alternatives crédibles au cas où Zambrotta et Grosso ne donneraient plus satisfaction sur les ailes.

Dans l’entrejeu, les inséparables Pirlo et Gattuso sont les pierres angulaires du système Lippi, mais ont également franchi le seuil de la trentaine. Si leur apport n’est pas à remettre en cause, Lippi devrait se tourner vers Marchisio (23 ans, Juventus) et Aquilani (25 ans, AS Roma blessé pour la compétition) sans oublier de responsabiliser De Rossi (25 ans) le patron du milieu de la Roma et de parier sur Giovinco (23 ans), le nouveau prodige de la Juve. Sur le plan offensif, le coach italien n’a que l’embarras du choix pour trouver la bonne formule. Soit il s’appuie sur les hommes emmenés en Afrique du Sud, Gilardino, Toni, Iaquinta, Quagliarella, Rossi et Pepe. Ou soit il décide de relancer l’enfant terrible du calcio, Cassano, dont la technique et la créativité n’auraient pas été de trop en Afrique du Sud.

Enfin, Lippi pourrait lui adjoindre les services de son compère de la Sampdoria Pazzini (24 ans), voire s’appuyer sur les jeunes talents de Acquafresca (22 ans) et de Balotelli (19 ans). Bref, le sélectionneur transalpin possède un vivier inépuisable et de choix en attaque. De fait, il pourrait sélectionner Amauri le buteur d’origine brésilienne de la Vieille Dame, qui obtiendra son passeport italien en septembre. En clair, le temps semble compté pour l’Italie de Marcelo Lippi. Et il n’a plus qu’un an pour trouver les remèdes efficaces aux maux suscités par la Coupe des Confédérations.

Christophe Caster