Bus caillassé, match reporté, patron détesté, le septuple champion de France ne se sent pas soutenu par l’ensemble du football hexagonal. Pourtant, un exploit contre Barcelone le mois prochain changerait assurément la donne.

« Quand je vois comment on a jeté des pierres sur notre bus après l’annulation du match de Coupe de France à Concarneau, je peux comprendre la déception des supporters concarnois mais je me dis aussi que les gens en ont marre de nous ». Ces mots sont de Juninho et sont symptomatiques de l’état d’esprit des Lyonnais, ils se sentent mal-aimés. Et ce n’est sûrement pas le report de cette rencontre pour le 24 janvier qui leur fera penser le contraire. L’OL voulait une programmation en semaine, mais la plupart des joueurs de Concarneau (CFA2) sont amateurs et travaillent en semaine. De fait, la fédération Française de football a abondé dans le sens du « petit » au détriment de l’ogre Lyonnais. Et il n’en fallait pas plus pour déclencher une vive polémique du côté Rhodanien.

A commencer par Bernard Lacombe le conseiller spécial du président Aulas qui a déclaré ironiquement : « Tout va bien, Concarneau a des internationaux à gérer, c’est normal qu’on les privilégie… ». Et on attend encore la réaction du patron du club, Jean Michel Aulas qui estime toujours que son équipe souffre d’un manque cruel de reconnaissance. Mais que reproche-t-on au juste aux Olympiens ? D’avoir un président qui n’hésite pas à monter au créneau. De remporter depuis 7 ans le titre de champion de France. D’écraser la concurrence à l’image d’un despote. En quoi cela est-il répréhensible ? Lyon gagne, voilà ce qui dérange.

Dire que JMA est un dirigeant dont l’humanisme n’est pas la qualité première est argument qui peut se discuter. Critiquer les propos teintés de cynisme de Lacombe relève de la logique. En revanche, reprocher à un homme d’avoir bâti un grand club en un peu plus de deux décennies et de régner sans partage sur l’ensemble du foot français est inacceptable. Décidement, on « aime détester » les gagneurs en France. Il y a un demi siècle, la France du cyclisme n’avait d’yeux que pour Raymond Poulidor incapable de remporter le moindre Tour de France au contraire d’un Jacques Anquetil quintuple vainqueur de l’épreuve. Comment remédier à cette côte d’amour à laquelle Lyon tient tant ? Tout simplement en éliminant Barcelone le mois prochain en LDC afin d’entrer dans le cœur des Français et devenir l’équipe de « la France ». Comme jadis l’ont été St Etienne, Bordeaux, l’OM ou le PSG.

Christophe Caster

Lyon le mal-aimé

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