Silencieux depuis quelque temps, l’énigmatique sélectionneur des Bleus est sorti de sa réserve pour reconnaître ses erreurs. Notamment celles commises pendant l’Euro 2008.

Dans un entretien accordé à l’Equipe, Raymond Domenech a avoué en substance avoir changé sa « com » et éprouver une réticence à se livrer aux journalistes toujours prompts selon lui, à lui tendre un piège. En revanche, le coach des tricolores a reconnu (enfin !) sa part de responsabilité concernant le fiasco du rendez vous Austro Suisse : « l’Euro, c’est de ma faute. En 2006, j’avais la conviction d’aller au bout, et en 2008, je savais que ça serait compliqué. Même si je reste persuadé que cela aurait basculé contre l’Italie sans tous les évènements défavorables. »

Non, sans blagues ? Il aura donc fallu 6 mois à l’entraîneur national pour s’apercevoir de ce désastre ? Engluée contre la Roumanie (0-0), giflée par les Pays-Bas (4-1) et surclassée par l’Italie (2-0), la France fut tout simplement la risée de l’Europe de part ses résultats, son jeu et les faits et gestes de son insatiable sélectionneur. En effet, les Bleus n’ont quasiment rien montré en trois matches et se sont évertués à rester « bien en place », à « défendre en bloc » ou à « gagner les duels » quand d’autres à l’image de l’Espagne, s’efforcent de jouer pour gagner. Au regard de ce piteux parcours, la logique aurait voulu que le sélectionneur passe la main. Les dirigeants de la F.F.F (Escalettes en tête) ont fait fi des innombrables critiques adressées à Domenech pour finalement le reconduire dans ses fonctions.

Etait-ce bien raisonnable ? Une communication déplorable agrémentée d’un mépris perpétuel envers la presse donnait une mauvaise image de notre football. Mais le clou du spectacle fut assurément la demande de mariage adressée à sa compagne au soir de l’élimination. Aussi surréaliste qu’invraisemblable mais pourtant bien réel, Raymond Domenech venait de se montrer irrespectueux envers tous les amoureux du maillot bleu.

Pourtant, l’ancien entraîneur de Mulhouse est toujours à la tête de la sélection. Malgré un départ chaotique en éliminatoire de la coupe du monde 2010. La France a été battu 3-1 par… l’Autriche, est péniblement venue à bout de la Serbie 2-1 et a obtenu par la grâce du duo Gourcuff-Ribéry, un improbable partage des points en Roumanie 2-2. Mais Mister Domenech à la chance d’être à la fois adoubé par ses joueurs et surtout par le président de la fédération. Pour rappel, le « bon » Raymond a été confirmé le 3 juillet dernier pour deux ans. Pour le moment et à l’image de son équipe, il est fort probable qu’il reste bien en place.

Christophe Caster

Le grand pardon de Raymond

Partager cet article