Tous derrière, Lyon devant.

Malgré des intentions de jeu louables et une domination de tous les instants, les Girondins de Bordeaux n’ont pu venir à bout du septuple champion de France (défaite 2-1 à Gerland). Problème pour la ligue 1, c’est qu’un Olympique Lyonnais même laborieux peut venir à bout de son dauphin et tenir en respect la meute des prétendants.

Lire la suite...

Dominer n’est pas gagner ! Combien de fois cet adage a-t-il pu se vérifier en football ? Et c’est malheureusement ce qu’à dû se dire Laurent Blanc le coach bordelais, qui avait pourtant mis sur pied une tactique ambitieuse, mais finalement infructueuse. Un pressing haut et agressif, une circulation de balle de qualité, une possession insolente (65% de moyenne) agrémenté de nombreuses actions. Pour la première fois depuis au moins un an et la visite du barça à Gerland, l’O.L fut dominé dans tous les compartiments du jeu. Gourcuff donnait des sueurs froides à Toulalan et Diarra ratissait tellement large au milieu, que Juninho n’existait que par l’expression de ses coup francs. Mais les girondins ont oublié que pour asseoir une victoire, il faut marquer. Chose que n’ont pu réaliser Wendel, Chamack ou Gourcuff, qui échouèrent sur un Hugo Lloris inspiré. Au contraire de Karim Benzema, qui n’eut besoin que d’une occasion pour faire parler la poudre avant que Kim Kallström ne double la mise. Cruel mais bien réel, le leader malmené sur sa pelouse mène deux buts à zéro à la mi-temps. On imaginait Laurent Blanc sortir un de ses deux milieux défensifs (Fernando peu en réussite par exemple) afin que Cavenaghi puisse épauler Chamack sur le front de l’attaque. Au retour des vestiaires, aucun changement n’était pourtant effectué. Cavenaghi réduira le score à la 80ème, vingt minutes seulement après son entrée en jeu. Il était déjà trop tard et la formation rhodanienne pourtant moyenne hier soir, a dressé un mur infranchissable en défense tout en laissant le seul Benzema en attaque.

Lyon déjà champion ?

Une bien mauvaise nouvelle pour les concurrents directs des hommes de Claude Puel. Car s’il est logique qu’un Lyon en forme n’ait pas d’égal en France, il est anormal qu’un OL même en dessous de sa valeur, triomphe de ses rivaux. Inquiétant même. Avec maintenant 33 unités au compteur, l’ogre Lyonnais relègue Marseille à sept points, Rennes, Nice et Toulouse à huit et Bordeaux aujourd’hui à neuf. Une avance pas encore définitive sur le plan arithmétique (en effet, il reste encore 24 rencontres à disputer), mais terriblement significative sur le plan moral. Comme Lance Armstrong jadis sur le Tour de France, ou Rafael Nadal sur la terre battue de Roland Garros, le septuple champion de France vient d’assommer ses adversaires. Et il n’est pas certain que ces derniers se relèvent de ce solide uppercut reçu hier soir. Le monarque absolu du football français est lancé à toute vitesse sur l’autoroute de la conquête de son huitième sceptre. Une course effrénée à laquelle il est, malheureusement pour le moment, le seul à participer. Comme dans la complainte du petit cheval blanc, les clubs de ligue 1 sont tous derrière et Lyon devant.

Christophe Caster

---