Une claque pour un déclic ?

13 février 2009

La gifle reçue hier soir 2-0 au stade Vélodrome par l’Argentine a mis une nouvelle fois en lumière les carences des Bleus. Cette défaite inquiétante doit servir de réflexion, dans la perspective du double affrontement contre la Lituanie le mois prochain.

Décidément, les matches se suivent et se ressemblent pour l’équipe de France. Dans la lignée du piteux Euro 2008, les hommes de Raymond Domenech éprouvent toujours les pires difficultés a remporter des matches et à créer du jeu. La rencontre d’hier soir n’a pas dérogé à la règle, malgré une première demi-heure encourageante. Une occasion d’Anelka seul face au gardien et une frappe de Ribéry après un slalom, ont été les deux seuls moments où la défense argentine a été en difficulté. Quand Guttierez ouvrait le score en fin de première période, la physionomie du match changea complètement, à tel point que les coéquipiers de Thierry Henry n’ont plus existé. Battue physiquement et dépassée techniquement, la France ne s’est manifestée que par le biais des irrégularités à répétitions. À ce jeu là, Lassana Diarra s’est même montré le plus fort en commettant dix fautes.

Outre ces carences physiques et techniques, les Bleus ont failli également collectivement. Après cette bonne demi-heure d’entame de jeu, ils se sont littéralement éteints. Pas de ligne directrice, pas d’impact ou de prise de risque dans le jeu. Pire, les protégés de Domenech n’ont pas eu ce supplément d’âme pour se dépasser et honorer le public du Stade Vélodrome qui les avaient jusque là bien encouragés…pour finalement les siffler en fin de rencontre. A contrario, le don de soi est plus qu’un credo dans le camp Argentin, c’est un sacerdoce. À l’image de Gago l’artiste du Réal Madrid, qui n’hésite pas à faire usage de la semelle pour endiguer les rares attaques Françaises.

Montrer un autre visage

Maradona donne envie à ses joueurs de se sublimer quand Domenech s’évertue à aligner deux milieux défensifs (Diarra, Toulalan). Et ce, Même si le score est en sa défaveur. Malheureusement pour le « bon » Raymond, cette incapacité collective à produire un jeu plus conséquent s’est traduite aussi par des faillites individuelles. Par le non match d’Henry (pourtant en verve avec le Barça), le manque de confiance d’Anelka (muet depuis deux mois avec Chelsea) et le coup de pompe de Gourcuff (qui dispute tous les matches avec Bordeaux). Seul Ribery fut en mesure de semer le trouble dans cette solide défense Argentine composée des impressionnants Heinze et De Michelis. Pour les défenseurs Français, il était difficile de contrôler les insaisissables Aguëro et Messi. Les feux follets albicelestes ont martyrisé Abidal, Gallas, Mexès, Sagna et l’infortuné Mandanda peu en réussite sous le maillot bleu cette saison.

Tous ces atermoiements ne favorisent pas un climat de confiance. Inéluctablement, les Bleus inquiètent dans l’optique de la qualification pour la coupe du monde 2010. Et pour cause, leur troisième place actuelle dans le groupe 7 les élimine de la course à la qualification. De plus, ils ont cinq points de retard sur la Serbie et la Lituanie qu’ils doivent affronter le 28 mars à Kaunas et dans la foulée le 1er avril au stade de France. L’équation est simple, la France doit s’imposer et engranger 6 points afin de dépasser les Lituaniens au classement. Mais pour cela il faudra montrer un tout autre visage au printemps, pour éviter de recevoir une nouvelle claque.

Christophe Caster