L1: Diawara change de dimension

11 mai 2009

Discuté lors de son arrivée en Gironde en 2007, le défenseur Sénégalais est devenu un maillon essentiel de l’équipe bordelaise aujourd’hui. Auteur d’une saison remarquable sous le maillot au scapulaire, l’ancien sochalien pourrait quitter Bordeaux en cas d’offre alléchante.

De l’ombre à la lumière. C’est ainsi que pourrait se résumer l’aventure bordelaise de Souleymane Diawara. Arrivé en Aquitaine durant l’été 2007 en provenance de Charlton, l’ancien défenseur de Sochaux sortait d’une saison catastrophique en Angleterre en raison de la relégation de son club à l’étage inférieur. Celui qui ne quitte jamais sa paire de gants noirs avait aussi entamé de la pire des manières son aventure en Gironde, lors d’un Bordeaux-Le Mans, la saison dernière. Lors de cette rencontre du 15 août 2007, il fut à l’origine de l’expulsion de Ramé en première période et de l’égalisation Mancelle par Tulio De Melo, suite à deux grossières erreurs défensives. Des débuts ratés qui traduisaient selon ses dires une envie « de trop bien faire ».

Heureusement « Souley » a toujours eu la confiance de Laurent Blanc même si ce dernier a fait jouer la concurrence avec Planus et Henrique. L’élément qui est venu modifier ses six premiers mois moribonds a été la participation à la Coupe d’Afrique des Nations 2008 au Ghana. Malgré le parcours désastreux du Sénégal (éliminé au premier tour), cette compétition a permis au natif de Gabou de respirer un bon bol d’air, loin des turpitudes bordelaises. Gonflé à bloc lors de son retour en Aquitaine, Diawara montra dès lors son vrai visage, celui qui fit sa renommée au Havre et à Sochaux notamment. Depuis son retour de la CAN, Laurent Blanc inscrit d’abord le nom de Diawara sur la feuille de match, avant d’écrire celui de Planus ou de Henrique.

« Il faudrait une très belle offre pour que je quitte Bordeaux »

C’est donc avec le statut de titulaire que l’ancien joueur de Charlton entamait l’actuel exercice. À sa puissance naturelle et son redoutable jeu de tête, Diawara franchit un palier tactiquement sous la houlette de Laurent Blanc. Sa lecture du jeu et sa relance s’affinent tandis que son placement s’améliore. Imprenable dans les airs, le numéro 14 bordelais ne laisse rien traîner au sol et remporte la plupart de ses duels d’homme à homme. Ses jaillissements et ses tacles (qui rappellent ceux de l’illustre Marius Trésor) sont redoutés par tous les attaquants de Ligue1. En confiance, Souleymane porte le surnombre dès qu’il récupère le ballon et s’est déjà mué en buteur trois fois cette saison.

Au même titre que Gourcuff et Chamakh, il fait partie des maillons forts de ce Bordeaux version Laurent Blanc, en route pour le doublé Coupe de la Ligue-Championnat. Le souci pour le « Président » est la convoitise que suscite le roc de sa défense. À 30 ans, Diawara ne ferme pas la porte à un nouveau challenge. « Mon contrat court jusqu’en 2011. Retrouver le championnat anglais serait fantastique, mais je suis à Bordeaux et nous luttons pour le titre actuellement. Je vais sûrement jouer la Ligue des Champions la saison prochaine, donc il faudrait une très belle offre pour que je parte de ce club ». Il est certain que la nouvelle dimension prise par Diawara intéressera bon nombre d’équipes désireuses d’enrôler un aussi performant chef de défense. Bordeaux et Laurent Blanc le savent, et ne comptent certainement pas se séparer d’un tel joyau. À bon entendeur…

Christophe Caster