Le cauchemar de Piquionne

2 février 2009

Peu productif, maladroit devant le but et expulsé à l’heure de jeu, l’ancien Monégasque a passé une soirée cauchemardesque lors du derby Lyon-St Etienne. Il laisse passer une occasion unique de convaincre son entraîneur.

52ème minute de jeu hier soir au Stade Gerland. Juninho égalise sur coup franc et permet à l’OL de revenir à la marque, peu après l’ouverture du score des stéphanois par l’entremise de Kévin Mirallas. Le derby était enfin lancé et le spectacle allait enfin pouvoir commencer. Mais, Frédéric Piquionne en décidait autrement. L’attaquant Lyonnais s’est rendu coupable d’un tacle à retardement aux dépens de Dabo qui lui vaut un second carton jaune synonyme d’expulsion. Et une rencontre qui aussitôt, perdit en pression.

Auparavant, le numéro 39 de l’équipe rhodanienne, avait à peu près raté tout ce qu’il avait entrepris. Mauvais contrôles, passes mal ajustées et glissades pas maîtrisées, la performance de Piquionne frisait le ridicule et a finalement tourné au cauchemar lorsque que Monsieur Lannoy lui indiqua le chemin des vestiaires. « Je m’excuse auprès des supporters parce que ce que j’ai fait ce soir est vraiment calamiteux. Je pense que c’est une grosse faute professionnelle d’avoir été aussi pitoyable sur un terrain de football ». Réaliste et honnête avec lui-même, l’ancien stéphanois fait son mea culpa. Mais au-delà de son indigne prestation, il doit prendre conscience qu’avoir rejoint le club Lyonnais l’été dernier était peut être une erreur.

« Ce soir, c’est très dur pour moi »

Acheté 4,5 M€ à Monaco, le longiligne avant-centre natif de Nouméa savait pertinemment qu’il serait le numéro 3 dans la hiérarchie des attaquants de pointe du septuple champion de France. Néanmoins sa polyvalence pouvait servir Claude Puel car il est capable d'évoluer sur un côté le cas échéant. « Titulaire du banc de touche » depuis le début de saison ses statistiques sont faméliques et en deçà de ses espérances. Sur les seize matches qu’il a disputé, Piquionne n’a été titularisé que cinq fois d’entrée et n’a inscrit qu’un seul but en ligue 1 à Nantes et un en ligue des champions face à la Fiorentina.

La rencontre d’hier soir était l’occasion rêvée pour convaincre Claude Puel au regard de la suspension de Keita, la blessure de Govou et des élucubrations de Fred. Mais Piquionne a voulu trop bien faire face à son ancien club stéphanois d’où il était parti avec pertes et fracas : « Ce soir, c’est très dur pour moi car je voulais tellement montrer de bonnes choses et au final j’ai tout raté ».

En perte de confiance, la carrière de l’ancien Rennais bat de l’aile depuis son départ du Forez en janvier 2006. À cette époque Piquionne était sur le point de signer à Lyon et formait un duo redoutable avec Ilan. Mais plutôt que de finir la saison avec les Verts, il décidait d’aller au bras de fer avec ses dirigeants qui eux, refusaient catégoriquement de négocier avec le rival Lyonnais. En guise de réponse, l’homme qui s’estimait « esclave » partait chercher fortune à Monaco. Bien mal lui a en pris, car même si son talent et son potentiel sont incontestables, ses choix de carrière lui ont plombés le bel avenir, que tous les spécialistes s’accordaient à lui réserver. Et ce n’est certainement pas sa prestation d’hier qui fera penser le contraire.

Christophe Caster