Bordeaux en plein doute

17 février 2009

Les hommes de Laurent Blanc n’ont pu venir à bout d’une vaillante formation Grenobloise samedi soir à Chaban-Delmas (1-1). Inefficaces à l’image de Cavenaghi, les Girondins se voient relégués à la cinquième place du classement. Et à six points du leader Lyonnais….

Deux points engrangés sur neuf possibles. Ces chiffres faméliques ne sont pas la propriété de Valenciennes ou Sochaux, abonnés aux dernières places du championnat. Au contraire, cette mauvaise série est l’œuvre d’une équipe pratiquant le plus beau jeu de la ligue1: Bordeaux. Après avoir partagé les points contre Lille il y a quinze jours à domicile (2-2), au terme d’un match de très bonne facture, les Girondins se sont inclinés dimanche dernier 1-0 à Marseille. Tout en se créant pourtant bon nombre d’occasions. Alors, pour ne pas décrocher de la lutte pour le titre, les Marine et blanc devaient absolument s’imposer contre Grenoble samedi soir. Sans Diawara suspendu et Gourcuff ménagé (il n’est entré qu’à dix minutes de la fin), les Bordelais ont une nouvelle fois manqué de réalisme et d’efficacité.

Comme un symbole, c’est Fernando Cavenaghi, meilleur buteur du club (12 buts) qui cristallise ces deux paramètres. Maladroit contre Lille où il vendangea une incroyable occasion dans les six mètres, le buteur Argentin avait récidivé contre l’OM en ratant son duel face à Mandanda. Cette occasion ratée aurait pu changer la physionomie du match, car le score était encore nul et vierge. Alors, « Cavegol » pouvait mettre un terme à cette mauvaise passe en marquant contre Grenoble. Mais l’ancien joueur du Spartak Moscou ne s’est pas montré plus inspiré contre les Alpins en gâchant plusieurs opportunités.

Imputer tous les maux de la mauvaise période que traverse les Girondins au seul Cavenaghi serait inique et trop simpliste. Si en terme de jeu, Bordeaux est certainement l’équipe la plus séduisante de France, il est incompréhensible de la voir peiner contre le 13ème de Ligue 1. Et ce, même si les Grenoblois ont fait preuve d’opiniâtreté, à l’image de la frappe de Feghouli heurtant la transversale de Ramé en fin de rencontre. Cela prouve que Bordeaux s’est peut être vu trop beau à la faveur de sa supériorité technique et du jeu qu’il impulse. Bousculés à Marseille et harcelés par Grenoble, les Aquitains devraient peut être « muscler leur jeu » lorsque le contexte l’implique.

Le temps presse, car Lyon a repris ses distances avec six points d’avance. Un écart loin d’être insurmontable au regard des quatorze matches restant, mais qui peut s’avérer rédhibitoire. Et pour cause, si les Girondins ne retrouvent pas leur efficacité et ne « durcissent pas le ton », ils ne remporteront pas leur sixième titre de champion de France de leur histoire, qui couronnerait leur jeu ambitieux.

Christophe Caster