Premier couac pour Maradona

2 avril 2009

Après trois matches remportés sans encombre, l’Argentine version Maradona a subi sa première défaite hier soir à La Paz, sur le score sans appel de 6-1, face à la Bolivie. Une humiliation qui devrait permettre au « Pibe de oro » de plancher sur sa défense, complètement dépassée par les attaquants boliviens.

Quelle correction ! Diego Maradona n’a certainement pas imaginé subir un tel affront en guise de première défaite. Et pourtant, l’ex stratège de Naples doit composer avec la plus grande humiliation de l’histoire essuyée par l’équipe albiceleste. La dernière en date remonte à la Coupe du Monde 1958, et une déculottée reçue en Suède par la Tchécoslovaquie (6-1 également). 51 ans plus tard, les bourreaux des Argentins ont pour noms : Martins, Botero (auteur d’un triplé), Da Rosa et Torrico. Et heureusement pour le pays double champion du Monde, son gardien Carrizo a été inspiré, car l’addition aurait pu être beaucoup plus lourde…

Pourtant, rien ne laissait présager une telle déroute pour une Argentine confiante, qui avait enchaîné deux victoires en amical face à l’Ecosse (1-0), contre la France (2-0). Ainsi qu'une démonstration de football lors du match éliminatoire de Coupe du Monde face au Venezuela (4-0), pour la première de Diego au pays des gauchos. À l’évidence, l’Argentine était à la fois trop sûre d’elle à l’idée d’affronter l’avant dernier de la zone Amsud, et a été étouffée par le rythme imprimé par les boliviens. Les hommes d’Erwin «Platini» Sanchez quant à eux, ont su tirer profit de l’altitude de la Paz (3600 mètres). Beau joueur, Maradona a refusé de se retrancher derrière l’excuse du manque d’oxygène: « Non, l'altitude n'a pas influé. La Bolivie a effectué un grande prestation, jouant bien, pratiquant un beau football ».

Malmenés, méconnaissables et improductifs, les argentins ont inscrit leur seul but grâce à une énorme bourde du portier bolivien, Carlos Arias, qui jugeait mal la trajectoire d’une frappe décochée de trente mètres par Lucho Gonzalez. Ce but chanceux a permis aux équipiers de Mascherano d’égaliser à un partout, et de croire à un retour possible. Mais à cause d’une défense défaillante, sur laquelle Maradona devra plancher sérieusement, cet espoir n’a duré que 13 minutes. Et ce, en raison du penalty que provoquait Javier Zanetti, pour un croc en jambe sur Da Rosa. Dépassé par les événements, l’emblématique capitaine de l’Inter Milan âgé de 35 ans, était constamment pris de vitesse. L’arrière gauche de Velez Sarsfield, Papa, a multiplié mauvais gestes, approximations et erreurs indignes du plus haut niveau. Quant à la charnière De Michelis-Heinze, elle était trop lourde pour endiguer les assauts de Botero, Martins et Torrico, très inspirés et en jambes. Désormais quatrième de la zone Amsud, l’Argentine voit dans son rétro la Colombie, qu’elle affrontera le 6 juin prochain à domicile, revenir à deux points et à six journées de la fin.

Christophe Caster